La malnutrition est très répandue en Birmanie chez les enfants de moins de cinq ans. Un tiers des enfants souffre de malnutrition chronique modérée ou sévère.
Selon l’OMS, 11 % des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aigüe (qui demeure une des causes principales de mortalité infantile) et 41 % sont sous-alimentés de manière chronique. Seuls 15 % des enfants sont nourris exclusivement au lait maternel. La pratique consistant à donner de l’eau aux nourrissons persiste malgré plusieurs campagnes d’information.
Plus de 25 % de la population n’a pas accès à l’eau potable en Birmanie !
La contamination à l’arsenic notamment (liée principalement à l’exploitation des sous-sols pour la recherche de minerais ou de pierres précieuses) est un sujet de forte préoccupation. Les désastres naturels (cyclone, pluies tropicales…) augmentent la propagation de maladies et de parasites liés à la mauvaise qualité de l’eau, provoque des interruptions de scolarité et des difficultés d’accès aux personnes dans le besoin.
Alors que le delta de l’ Ayeyarwady est couvert de rizières, des Etats comme l’Arakan ou le Chin, enclavé et montagneux, font figure de parents pauvres du pays. En 2010, une enquête nutritionnelle menée dans le Nord de l’Etat de l’Arakan faisait apparaître un taux de malnutrition aiguë de 19,5 %. Un taux alarmant, qui dépasse le seuil d’urgence de 15 % retenu par l’OMS. Ici, plusieurs facteurs se combinent pour générer des problèmes aigus de malnutrition : des ressources alimentaires insuffisantes, un accès limité aux structures de santé ainsi que des habitudes ou connaissances inappropriées en termes de pratiques alimentaires. Les rendements limités de la production agricole s’expliquent par des facteurs naturels (précipitations irrégulières), l’accès limité à la terre (qui rend les foyers dépendants des marchés) et le coût élevé des intrants agricoles. Les inégalités dont sont victimes certaines populations favorisent également la sous-nutrition.
L’Etat de l’Arakan, à l’Ouest du pays, n’est pas la seule zone affectée par l’insécurité alimentaire. Dans l’Etat du Kayah (Est du pays), 85 % des ménages font face à des pénuries alimentaires répétées. Dans l’Etat de Chin (nord-ouest), ACF (Action Contre la Faim) vient d’ouvrir des programmes, suite à une enquête réalisée fin 2011. Celle-ci a révélé une grande précarité alimentaire. Suite à des pluies à la fois tardives et erratiques, les récoltes ont été mauvaises : dans le district de Paletwa, alors que cultivateurs peuvent habituellement récolter 90 paniers/acre (un peu moins d’un demi-hectare), le rendement est tombé à 40 à 50 paniers. Résultat : 3 mois à peine de stocks alimentaires, alors que l’on peut en constituer habituellement 5 ou 6. Pas de quoi tenir une année, donc, alors qu’on ne peut faire dans cette région très pauvre qu’une seule récolte par an …. Pour permettre aux familles de tenir jusqu’aux prochaines récoltes.
Quand les rats s’y mettent...
Ces dernières années, entre 2007 et 2010, l’Etat du Chin a été affecté par un autre fléau : des invasions récurrentes de rats. En cause : la floraison exceptionnelle de certaines variétés de bambou qui ne donnent normalement fleurs et fruits que tous les cinquante ans. Une nourriture particulièrement appréciée par les rongeurs, qui se multi-plient alors à vitesse grand V... Une fois cette manne épuisée, les rats se tournent vers les greniers.
Entre 2007 et 2010, des invasions répétées de rats ont détruit trois récoltes consécutives, détruisant 50 à 70 % des stocks des villages, dans la partie Sud de l’Etat du Chin.
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Sources diverses.